Catherine Soubie, la fille de Raymond, prendra ses fonctions de directrice générale du groupe en septembre.
 
Lorsqu'on l'interroge sur le sens de la récente nomination de sa fille, Catherine, à la direction générale du groupe Arfilia, qu'il a fondé et préside, Raymond Soubie n'entend laisser planer aucune ambiguïté. Pas question pour lui de lâcher les rênes ! « Mais il faut savoir préparer l'avenir », s'empresse-t-il d'ajouter dans un entretien aux « Echos ». Or, pour l'ancien PDG d'Altedia, cabinet spécialisé en ressources humaines qu'il a vendu en 2005, et conseiller social de Nicolas Sarkozy à l'Elysée qu'il a quitté fin 2010, l'avenir de son groupe de presse, de conseil et de services aux entreprises s'écrit au présent, en accélérant encore sa croissance. Et, de son point de vue, Catherine Soubie, qui quittera la banque d'affaires Barclays à Paris afin de prendre ses nouvelles fonctions le 1er septembre, a plusieurs atouts pour y contribuer.
 
Son expérience des fusions-acquisitions, d'abord : « Arfilia a vu son chiffre d'affaires multiplié par dix en cinq ans, en partie par des acquisitions, rappelle Raymond Soubie, et mon intention est de continuer. Catherine, dont ça a été le métier, peut nous être précieuse. » Son réseau auprès de grands clients aussi. Mais surtout, en nommant sa fille au sein du groupe familial, le président-fondateur lance un message tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Une façon de détourner les marques d'intérêt exprimées par des acquéreurs potentiels de telle ou telle entité du groupe, et de rassurer les équipes sur la pérennité de l'ensemble.
 
Car, à bientôt soixante-seize ans, Raymond Soubie n'a pas fini d'étonner. Lorsque début 2011, déjà actionnaire de l'agence de presse spécialisée AEF, il en acquiert la totalité du capital, celle-ci diffuse un fil historique, lancé à sa création, en 1998, d'informations sur l'enseignement et la recherche. Elle a créé depuis quatre nouveaux fils, d'abord sur le social et les ressources humaines, domaine de prédilection de Raymond Soubie, puis sur le développement durable, l'habitat et l'urbanisme, et enfin sur la sécurité publique et privée. Pour ces trois derniers fils, Arfilia a investi pas moins de 10 millions d'euros. Aujourd'hui, AEF compte quelque 80 journalistes, plus de 20.000 abonnés, organise des Salons et voit, bon an mal an, son chiffre d'affaires croître en moyenne de 3 à 4 %, pour une rentabilité de 12 à 13 %, précise le patron du groupe.
 

Vers un groupe plus intégré

 
A partir de ce socle, Arfilia s'est développé dans le conseil en stratégie de ressources humaines, avec Alixio, et dans le conseil en stratégie de communication, avec Taddeo. « Nous les avons créés ex nihilo, comme des start-up, et ce pôle conseil, où nous étions 8 au départ, compte aujourd'hui plus de 350 personnes », se félicite Raymond Soubie. Le troisième pôle de services aux entreprises est plus atypique. Il est constitué d'ITG, le numéro un du portage salarial, dont Arfilia détient le contrôle conjoint, et du cabinet de conseil en communication pour les multinationales étrangères en France DZA, où il est actionnaire majoritaire. Au total, le groupe réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 150 millions d'euros pour un taux de rentabilité de 17 % (hors activité de portage), indique Raymond Soubie. Sans aucun endettement financier, la « maison Arfilia », comme aime à l'appeler son fondateur, entend donc croître encore. Mais elle doit aussi aller vers un groupe plus intégré. Ce sera l'autre mission de Catherine Soubie.
 

Antoine Boudet, Les Echos

 
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